CAPSULES HISTORIQUES
Le patrimoine architectural des Quatre Lieux : Les moulins à eau Le moulin de Nelson McArthur de Rougemont (1ière partie) Nous retrouvons encore dans les Quatre Lieux trois moulins à eau. Ce sont toutes des propriétés privées. Voyons dans un premier temps le plus vieux des trois. Le moulin de M. Nelson McArthur est de style rustique. C’est un bâtiment en bois, pièces sur pièces, recouvert de planches verticales avec un toit à deux versants, le tout sur un solage de pierres. La cage de la grande roue est aussi en maçonnerie. Face à cette même grande roue, il existe les restes d’un petit bâtiment à trois côtés qui contenait un poêle de fonte servant à empêcher la formation de glace dans la grande roue, par les temps froids de l’automne et de l’hiver. Les fenêtres du moulin sont à petits carreaux et il possède une porte cloutée avec des accessoires de forge (gonds, pentures, serrure et poignée). Il est situé sur la terre de M. McArthur. Il longe un ruisseau qui descend de la montagne pas très loin de sa maison dans le rang de la Montagne à Rougemont. L’intérieur se compose de deux étages. Le rez-de-chaussée contient la machinerie nécessaire au fonctionnement du moulin (roues, courroies, pesées, outils de toutes sortes etc.) et un appartement pour le meunier. Au second étage c’est la meunerie, on y retrouve la moulange et le bluteau. Les gens devaient donc monter l’escalier du meunier avec leurs poches de blé ou autres céréales pour pouvoir les faire moudre. C’est d’ailleurs un escalier fabriqué en conséquence, avec une inclinaison appropriée. De par sa fonction, le moulin fut un élément indispensable de la vie de nos ancêtres. Sous le régime français et jusqu’à l’abolition du régime seigneurial en 1854, le seigneur se devait d’avoir un moulin, donc un meunier qui travaillait exclusivement pour lui dans sa seigneurie et où les censitaires allaient obligatoirement faire moudre le blé. Au début du XIXe siècle, le seigneur va confier de plus en plus cette tâche à des meuniers indépendants, moyennant des redevances sur la quantité du blé moulu. Dans le moulin à eau d’autrefois, la grande roue est l’élément central. Cette roue transforme l’eau du ruisseau en énergie. L’eau était aussi très souvent retenue par un barrage ce qui occasionnait la formation d’un lac et permettait une réserve pour les temps de sécheresse. Une dalle en bois, à débit contrôlé, amène l’eau dans le moulin, laquelle se dirige, selon que le « larron » est fermé ou ouvert sur la roue pour l’actionner ou en dessous pour l’arrêter. La grande roue est habituellement en bois, elle est munie de godets à sa périphérie. Le nombre dépend de la circonférence de la roue. L’axe de la roue est très souvent en fer et il repose sur des coussinets en bois. Du moment que l’eau l’envahit, la grande roue se met facilement en marche. La force motrice développée est en fonction directe de son diamètre et de sa largeur, c’est-à-dire de la quantité d’eau que les godets peuvent contenir. Cette roue est reliée aux meules par des roues d’engrenage. Ces engrenages s’appellent des alluchons. La meunerie est donc l’endroit où l’on convertit le blé en farine. Au dessus des deux meules, l’une dormante (celle qui est inférieure) et l’autre mouvante, une trémie est en place. C’est une sorte d’entonnoir qui contient les grains de blé qui descendent régulièrement dans un auget que fait osciller le babillard. Les grains tombent sur la meule dormante et s’introduisent entre les deux meules pour être broyés et réduits en farine. Grâce à un courant d’air créé par la mouvante, la farine est soufflée sur la courroie d’un convoyeur à godets, puis amenée au bluteau. Cet appareil est une sorte de tamis en soie, tournant à basse vitesse qui sépare la fine fleur du gru et du son selon les proportions demandées. On profitait souvent de la présence de ces infrastructures pour ajouter à la meunerie des appareils pour scier le bois et carder la laine. Gilles Bachand ©Société d’histoire et de généalogie des Quatre Lieux
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